Le président rwandais Paul Kagame accueille l’Africa CEO Forum à Kigali, le 16 mai 2024. © ACF
Pour peser lors des négociations commerciales internationales, les pays africains doivent établir des échanges gagnant-gagnant avec leurs partenaires économiques. C’est le message que le président Paul Kagame et ses homologues du Kenya, William Ruto, et du Mozambique Filipe Nyusi ont voulu faire passer aux leaders économiques africains, dirigeants de multinationales et autres représentants d’institutions financières internationales, ce vendredi 17 mai au Convention Center de Kigali.
Réforme de l’Union africaine
Si les discussions se sont concentrées sur l’avenir des économies africaines, le soutien à l’intégration économique et au secteur privé, le président Kagame et ses homologues ont rappelé qu’il était urgent d’agir pour changer les relations entre l’Afrique et le reste du monde. « Nous faisons comprendre à nos partenaires [économiques et institutionnels] que ce pays est le nôtre. Nous reconnaissons le bienfait des partenaires et leur appui, mais nous n’acceptons pas que quelqu’un nous dicte ce que nous devrions faire », a martelé le président rwandais sous les applaudissements de la salle.
Pour favoriser le sursaut du continent, les chefs d’État présents ont défendu une réforme nécessaire de l’Union africaine (UA). « Nous devons utiliser l’UA comme un instrument de notre diplomatie économique, tout en nous assurant que la Zlecaf fonctionne et que les frontières arrêtent d’être des barrières, mais deviennent des ponts entre nos pays », a ajouté le Kényan.
Ils ont pourtant pointé du doigt cette même Zlecaf, porteuse d’espoir mais qui peine à faire ses preuves. Selon eux, l’intégration économique doit aussi passer par la circulation des capitaux et des humains à travers le continent, en favorisant la fin des visas. « 28 % des échanges se font entre pays de la zone SADC, le taux le plus élevé sur le continent. Nous voulons tirer le reste de l’Afrique dans ce sens », encourage le président Ruto.
« Nous devons mieux connecter nos pays en créant des infrastructures, pour avoir cette possibilité de naviguer à travers l’Afrique », a renchéri son homologue mozambicain.
Soutien du secteur privé
Outre le renforcement de la sécurité continentale et la levée des barrières douanières, les chefs d’État présents ont plaidé pour la nécessité de l’essor d’un tissu économique privé fort afin de stabiliser les capitaux en Afrique, et qu’ils ne partent pas en Occident. « On ne doit pas produire des matières premières pour qu’elles soient transformés à l’étranger, avant de nous revenir plus chères, a prévenu le président Kagame. Nous devons au moins en partie transformer nos produits pour l’intérêt de l’Afrique. »
Également présents, l’homme d’affaires nigérian Aliko Dangote et le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné, avaient eux plaidé en faveur d’un investissement massif sur le capital humain et la formation, pour favoriser le développement d’une génération d’entrepreneurs africains. Ils ont également souhaité la baisse des taux d’intérêts des banques internationales envers les entreprises africaines, véritable frein pour le secteur privé africain.
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