Le président rwandais Paul Kagame a critiqué jeudi les pays qui dissimulent les actes des auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsis, alors que les Rwandais marquent le 28e anniversaire des massacres.M. Kagame a fait ces remarques au Mémorial du génocide de Kigali, lieu de repos final de plus de 250.000 victimes du génocide.
M. Kagame a dit que certains des auteurs et des complices du génocide se déplacent librement dans différents pays.
Il a rappelé au public que l’Armée patriotique rwandaise (APR) s’est abstenue de se venger des auteurs du génocide.
Le chef de l’Etat s’est également adressé à ceux qui remettent en question le système judiciaire rwandais, en raison duquel certains pays hésitent à extrader les suspects du génocide vers Kigali.
« Nous sommes un petit pays mais nous sommes grands en matière de justice et certains de ces pays sont grands et puissants mais ils sont très petits en matière de justice », a-t-il lancé.
« Ils n’ont aucune leçon à donner à quiconque car ils font partie de cette histoire qui a vu périr plus d’un million de nos concitoyens », a affirmé M. Kagame.
Plus de 1.000 suspects du génocide rwandais sont toujours en liberté dans les pays de la région et ailleurs, selon l’Unité de recherche des fugitifs du génocide du Rwanda.
Le dirigeant rwandais a également critiqué les « pays puissants » qui bloquent les voies d’accès aux voix de la vérité face aux mensonges sur le Rwanda et le génocide.
Auparavant, le président rwandais, la première dame Jeannette Kagame et d’autres dignitaires ont déposé des couronnes au mémorial, avant d’allumer la flamme du souvenir pour marquer le début de la semaine de deuil du génocide.
Certains Rwandais ont déclaré qu’ils étaient encore émus en se remémorant les massacres, qui ont marqué la page la plus sombre de l’histoire du pays.
« C’est une expérience vraiment douloureuse de se remémorer ce sombre passé. Je n’étais qu’un enfant lorsque le génocide a eu lieu et cela a laissé une trace dans ma vie. Les souvenirs des massacres sont encore frais comme si c’était hier dans ma ville natale de Nyamata », a confié à Xinhua une survivante qui s’est identifiée uniquement comme Jeannette.
Naphtal Ahishakiye, secrétaire exécutif de l’organisme cadre des organisations de survivants du génocide (IBUKA), a estimé que le déni du génocide demeure une préoccupation nécessitant une collaboration internationale.
« Une collaboration est nécessaire pour mettre fin au déni du génocide par le biais de la législation pertinente. En outre, tous les génocidaires en fuite doivent être poursuivis », a dit M. Ahishakiye.
Cette année, la commémoration du génocide est placée sous le thème suivant : « Se souvenir, s’unir et se renouveler ». Tout au long de la semaine de deuil, le drapeau rwandais sera mis en berne en hommage aux victimes.
Après la semaine de deuil national, les activités de commémoration du génocide se poursuivront jusqu’au 4 juillet pour marquer les 100 jours de calamité, au cours desquels plus d’un million de personnes, principalement des Tutsis et des Hutus modérés, ont été tuées.
Avec Xinhua
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