Le président kényan, William Ruto, est revenu, dans une interview accordée à la chaîne d’information France 24, sur son tweet, du 14 septembre, dans lequel il annonçait la rupture de toute relation avec la « RASD ». « La position du Kenya a toujours été et continuera d’être celle des Nations unies. Chaque aspect de la relation entre les Sahraouis, le Maroc et l’ensemble de la région doit être traité de manière démocratique », a indiqué, avec réserve, le chef d’Etat.
« Notre position est la même que celle des Nations unies et nous ne l’avons pas modifiée », a-t-il précisé. Il faut souligner que l’ONU ne reconnaît pas la « RASD », alors que Nairobi a franchi ce pas en 2013. « Donc le tweet [du 14 septembre, ndlr] a été une erreur… », a lancé le journaliste. « Notre position est la même que celle de l’ONU. Rien n’a changé », a répété le président Ruto.
Son vice-président, Rigathi Gachagua, était dans la même situation lors de son passage, dimanche 18 septembre, sur une chaîne locale, où il abordait le sujet.
L’ancien président, très proche du Polisario, n’a pas quitté la diplomatie
Ces précisions de Ruto interviennent cinq jours après le communiqué du ministère kényan des Affaires étrangères, signé le 16 septembre par son secrétaire général, Macharia Kamau, portant sur le tweet du président. « La position du Kenya concernant la République arabe sahraouie démocratique est pleinement alignée sur la décision de l’Organisation de l’unité africaine (ancien nom de l’Union africaine) d’admettre la RASD en tant que membre le 22 août 1982 et sur la Charte de l’Union africaine », indique le texte.
« Il convient également de noter que le Kenya ne mène pas sa politique étrangère sur Twitter ou sur toute autre plate-forme de médias sociaux, mais plutôt par le biais de documents et de cadres officiels du gouvernement », ajoute la même source. Une flèche décochée à l’endroit de Ruto.
L’interview de William Ruto sur France 24 a, par ailleurs, permis de révéler que l’ancien président, Uhuru Kenyatta, auteur de la reconnaissance en décembre 2013 de la « RASD », n’a pas réellement quitté la diplomatie de Nairobi. Ruto l’a nommé envoyé spécial du Kenya pour l’Ethiopie et la République démocratique du Congo (RDC). Un poste à même de lui permettre de continuer de jouer un rôle, à visage découvert dans les coulisses, en faveur des positions de l’Algérie et du Polisario.
D’ailleurs, durant toute l’interview, Ruto l’a traité avec égard en le qualifiant de « président Kenyatta ». « Je n’ai aucun problème avec lui. J’avais des problèmes avec la personne qu’il soutenait », a-t-il indiqué. Pour rappel, aux dernières élections présidentielles, Kenyatta avait appuyé la candidature de Raila Odinga contre celle de Ruto.
Cette nomination de Kenyatta est à même de susciter des grincements de dents au Maroc. Cette semaine une source diplomatique marocaine a attribué, dans des déclarations à Yabiladi, la publication du communiqué du ministère kenyan des Affaires étrangères à « la technostructure » au Kenya restée « fidèle » à l’ancien président, alors que William Ruto vient à peine de prendre les rênes du pays.
Mesures d’éloignement des dirigeants du pouvoir sortant
Le président Ruto prend des mesures d’éloignement à l’encontre des dirigeants du pouvoir sortant. Il a lancé des opérations d’assainissement dans les rangs du pouvoir en limogeant de nombreux dirigeants proches de l’ancien président Uhuru Kenyatta.
Un média électronique, « Kenyans.co.ke » vient de confirmer ces mesures en rapportant que le président William Ruto a, d’autre part, décidé de réduire les pouvoirs des Secrétaires généraux encore en exercice. Ces dirigeants ont d’autre part « reçu l’ordre de demander l’autorisation du président Ruto avant de voyager à l’étranger, « quelle que soit la nature de leur visite ».
Certaines sources, affirment que des membres de l’ancien régime sont même soupçonnés de détournement de fonds. Les mesures d’assainissement étaient attendues dans la mesure où Willam Ruto entend assumer ses nouvelles charges dans un environnement sain.
Selon ce média, qui cite un communiqué officiel, certains Secrétaires généraux de ministères ont reçu « l’ordre de rester en fonction jusqu’à ce que leurs remplaçants soient nommés ». Cette opération, décidée par le nouveau président vise à assurer « une transition en douceur du quatrième régime à la cinquième administration en place depuis un peu plus d’une semaine ».
Selon le journal électronique du Kenya, les Secrétaires généraux de l’ancien régime se sont également vus « interdire de nommer des membres du Conseil d’administration de sociétés d’État ou d’agences d’État, ainsi que d’effectuer tout redéploiement ministériel ou toute nouvelle nomination à quelque niveau que ce soit au sein des ministères et des départements d’État ».
Ordonner des virements financiers leur est désormais interdits. Et d’ajouter que « les ministères, les départements d’État et les agences d’État (MDA) ne doivent plus publier de nouvelles déclarations de politique à moins qu’elles ne soient approuvées par S.E. le président ». Enfin, le journal, citant une source proche de William Ruto, a fait savoir que le nouveau président, en tournée aux États-Unis, prévoit de « dévoiler sa liste de nominés de secrétaires généraux dès son retour dans le pays.
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