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LA RDC SERAIT-ELLE LE DINDON DE LA FARCE POUR SON PETROLE ?

Entre le pétrole et la sécurité du régime, Kinshasa a visiblement fait le choix de la sécurité. Pourtant, la Banque mondiale pousse la RDC à revendiquer ses droits dans ce dossier brûlant et marqué d’incertitudes, le contrat ZIC, Zone d’intérêts communs. Source Média Congo

Il s’agit des accords d’exploitation commune du pétrole signés par la RDC et l’Angola en 2006 et l’Ouganda en 2011. Concernant l’Angola, douze ans après, Dans son rapport inhérent à la loi de finances 2018, la commission ECOFIN et de contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale déplore que Kinshasa et Luanda n’aient jamais conclu un quelconque traité ou convention en ce sens, sinon que la Société nationale des hydrocarbures (SONAHYDROC), ex-COHYDRO, pour la partie congolaise, et la Sonangol, pour la partie angolaise, n’ont convenu que d’un liminaire d’un accord de partenariat en 2006.

Comment pouvait-il en être autrement, quand le ministre en charge du Pétrole et gaz de l’époque à l’époque, négociateur du ZIC, Lambert Mende Omalanga a nié toutes les garanties et des avantages au profit de la RDC qu’il vantait antérieurement… devant l’Assemblée nationale. “Ai-je dit ça moi !”, s’emportait, le président Kamerhe en est resté ébahi, comme en groggy.

Juin 2023, Didier Bidimbu était à Luanda pour négocier les conditions d’exploitation de l’or noir du ZIC. Plus aucune suite. Sinon que près d’une année plus tôt, en août 2022, la Banque mondiale a démontré dans un rapport aux autorités congolaises combien, entre 2009 et 2021, la RDC a manqué d’encaisser 78,8 milliards $ US suite à l’exploitation par l’Angola des blocs pétroliers situés dans les zones maritimes auxquelles la RDC a pourtant droit en toute souveraineté  !

Prenant en compte la production du pétrole et du gaz, la Banque mondiale estime que ses estimations pourraient être en deça de ce que pompe et gagne l’Angola. Le rapport de la Banque mondiale a déjà été remis au Conseil présidentiel de veille stratégique CPVS, dirigé par François Muamba Tshishimbi.

Le rapport met en exergue les blocs 15, 15/06 et 31 situés au Kongo central. Produisant jusqu’à 500 000 barils par jour, le bloc 15, à lui seul, est en même de faire basculer les revenus jusqu’à une exponentiation plus que prévue. Pourtant, c’est dès la fin des années 1990, même sous Mobutu que l’Angola tire profit de cette manne. Leur exploitation s’est poursuivie par ENI, TotalEnergies, et Galp avant de les passer à Somoil, ExxonMobil ou encore à Chevron.

Autre ZIC, celui portant sur le pétrole du Graben albertine. L’Ouganda a préféré faire cavalier solitaire, ignorant carrément l’accord sur la zone d’intérêt commun (ZIC) conclu avec la RDC. Petroleum Authority of Uganda annonce une production de 60 000 barils/ jour. Ce n’est un secret pour personne que l’Angola et l’Ouganda jouent un rôle décisif dans le domaine sécuritaire de la RDC, mais, pour autant, Kinshasa doit sauver la face pour marquer tant soit peu sa souveraineté.

Auteur: MANZI
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