L'Afrique que on veut

Le quotidien britannique The Guardian présente ses excuses pour les liens de son fondateur avec .

Le trust propriétaire du quotidien britannique The Guardian a présenté mardi (28 mars) ses excuses pour l’implication du fondateur du journal dans l’esclavage, au début du XIXe siècle, et annoncé un programme de « justice réparatrice ». Par RCI Web

« Nous présentons nos excuses pour le fait que notre fondateur et ceux qui l’ont financé tiraient leur richesse d’une pratique qui était un crime contre l’humanité », a écrit la rédactrice du chef du journal de gauche.

« Cette terrible histoire doit renforcer notre détermination à utiliser le journalisme pour exposer le racisme, l’injustice et l’inégalité et pour demander des comptes aux puissants », a-t-elle ajouté.

Les excuses du propriétaire du journal, le Scott Trust, interviennent après des travaux de recherches indépendants destinés à étudier un éventuel rôle dans l’esclavage de John Edward Taylor, le journaliste et marchand de coton qui a fondé le journal en 1821. Ces recherches se sont aussi penchées sur des hommes d’affaires de Manchester qui ont participé financièrement à la création du Guardian.

Le rapport publié mardi révèle que John Edward Taylor, « et au moins neuf de ses onze soutiens, avaient des liens avec l’esclavage, principalement à travers l’industrie textile », indique le journal.

« Taylor avait des liens multiples à travers des partenariats au sein de l’entreprise manufacturière Oakden & Taylor et du marchand de coton Shuttleworth, Taylor & Co, qui a importé de grandes quantités de coton brut produit par des esclaves aux Amériques ».

Meilleure couverture des communautés noires

Des chercheurs des universités de Nottingham et de Hull, en Angleterre, ont réussi à identifier des liens entre John Edward Taylor et des plantations en Caroline du sud et en Géorgie après avoir étudié un carnet de factures montrant que Shuttleworth, Taylor & Co recevait du coton de cette région.

Un des premiers financiers du Guardian, George Philips, était co-propriétaire d’une plantation en Jamaïque. Dans des documents échangés avec le gouvernement britannique en 1835, il évoquait « son patrimoine humain » qui était de 108 personnes.

Le Scott Trust a également présenté ses excuses pour ses « positions éditoriales, à ses débuts, qui ont servi à soutenir l’industrie du coton et donc l’exploitation des esclaves ».

Le trust va investir 10 millions de livres sterling (11,4 millions d’euros) dans un programme de justice réparatrice, avec « des millions dédiés spécifiquement aux communautés de descendants liés aux fondateurs du Guardian au XIXe siècle ».

Le journal a annoncé qu’il allait développer sa couverture des communautés noires au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, dans les Caraïbes, en Amérique du sud et en Afrique. Il prévoit de créer douze nouveaux postes de journaliste dans cet objectif.

Auteur: MANZI
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