L'Afrique que on veut

RDC – UKRAINE : Malheureuse comparaison du Premier Ministre belge, Alexander De Croo à .

De Croo a dit que « Comme l’Ukraine, la RDC a le droit d’exiger que son territoire soit respecté ». Il a réaffirmé que la Belgique était prête à jouer un rôle pour aider la RDC à faire respecter ses frontières. Comparaison n’est pas raison. La RDC n’est pas l’Ukraine !

A quelques heures du discours du roi Philippe à Kinshasa, le Premier ministre Alexander De Croo a assuré, lors d’une conférence de presse au Palais de la Nation aux côtés du président Félix Tshisekedi, que la Belgique était prête à aider la République Démocratique du Congo à faire respecter ses frontières à l’est du pays, une région en proie à un regain de tension avec le voisin rwandais.
Réagissant aux propos du président Tshisekedi, qui pointait la sécurité comme essentielle pour assurer le développement de son pays et comme l’une des priorités de la coopération qu’il attendait de la Belgique, M. De Croo a martelé que la RDC était naturellement en droit de défendre l’intégrité de son territoire.
Le mauvais diagnostique de la situation de la RDC, par le premier ministre belge, mène naturellement aux mauvais remèdes.
Au moment où l’Ukraine, comparée à RDC, est envahie par son voisin qui lui fait la guerre et qui vise à annexer une partie de son territoire, la RDC n’est nullement envahie par personne, et selon les règles de l’UA, aucun pays de la région ne veut annexer une partie de son territoire.
La RDC est rongée par un mal purement interne, provoquées par plus de 130 mouvements des rebelles, qui sont des citoyens congolais qui s’attaquent à tort ou à raison, leur propre Mère-Patrie.
Certes il y a deux mouvements étrangers, difficiles à éradiquer car ils sont en collusion avec une frange de la population ainsi que de certains officiels congolais eux-mêmes.
Les ADF d’origine ougandaise, appartiennent aux mêmes sociétés transfrontalières que la Belgique et le Royaume Uni ont divisées en traçant les frontières coloniales et arbitraires. Ces rebelles bénéficient aussi bien de la complicité d’une certaine population frère, mais aussi et surtout de certaines autorités locales et de certains membres de l’armée congolaise, et de membres de la Monusco.
L’autre mouvement de guérilla étrangère est formé par les FDLR, criminels rwandais et leurs associés, qui ont commis le génocide au Rwanda en 1994 et qui ont fui en RDC. Non seulement ils ont été accueillis bras ouverts par le régime de Mobutu, mais aussi ils ont été utilisés comme mercenaires par tous les régimes de Mobutu, Kabila père, Kabila fils et maintenant celui de Tshisekedi.
Voilà pourquoi la comparaison de De Croo de la situation de l’Ukraine et celle de la RDC, est fausse et que la solution qu’il envisage est inadéquate. Il est vrai qu’il doit trouver une raison pour justifier sa grande envie de redonner à la Belgique son Congo perdu.


Avant l’indépendance = Après l’indépendance

Toujours en s’adressant à Tshisekedi, Alexander De Croo a insisté en disant ; « Comme l’Ukraine, la RDC a le droit d’exiger de vos voisins que votre territoire soit respecté. Vous avez le droit de demander à chacun d’entre eux de faire les choses nécessaires pour éviter l’insécurité dans votre pays. Vous devez les appeler à prendre leurs responsabilités. Si vous l’estimez nécessaire, la Belgique est prête à jouer un rôle pour que ces responsabilités soient respectées ». Une affirmation qui a valu au Premier ministre des applaudissements nourris parmi l’assemblée à la résidence officielle du président.
En disant cela, De Croo a flatté la corde sensible de Tshisekedi. Pourtant comme un bon ami, il aurait pu lui dire que son pays est plutôt victime de la mauvaise gouvernance. Que parmi les citoyens qui sont dans les mouvements de guérillas, les uns réclament leurs droits humains et leurs droits de citoyenneté, tandis que d’autres profitent de la gestion chaotique du pays pour voler, piller, violer et tuer.
L’héritage belge est assez lourd dans ses anciennes colonies, c’est pourquoi le projet de De Croo d’intervention en Afrique centrale, soixante ans après, sera néfaste non seulement pour le pays hôte, pour la région mais aussi pour la Belgique qui n’en sortira pas grandie. En effet, la situation géopolitique a beaucoup changé et pour certains pays, « avant l’indépendance n’est plus égale après l’indépendance » comme l’avait dit un général belge aux soldats congolais.
Monsieur le premier ministre belge, ferait mieux de revoir ses copies, et surtout, il aurait plutôt bien fait de se pencher sur l’indemnisation des victimes de la politique coloniale belge. Lui et son roi, ont évité d’en parler, alors que c’est de cela qu’attendait la population !
Pour le reste, une Belgique unifiée, mêmes langues et sans régionalisme serait un meilleur exemple et parlerait plus fort à l’Afrique centrale, tandis que la militarisation belge de cette région, ramènera le continent à une autre époque, celle de Léopold II.
Ce n’est plus l’Afrique que nous voulons !

Auteur: MANZI
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