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SCIENCE SANTÉ : Les liens entre variole du singe et Covid ne sont pas ceux auxquels vous .

Le virus, qui circule depuis des décennies en Afrique, inquiète les autorités de santé. Pour autant, le risque posé est très différent de la pandémie provoquée par le coronavirus. Par Grégory Rozières

Des tests PCR, des cas contacts isolés, des réunions d’urgence de l’OMS, une liste d’infectés qui augmente jour après jour... Difficile en découvrant les dernières évolutions autour des cas de variole du singe de ne pas faire le rapprochement avec les débuts de la pandémie de Covid-19 en janvier 2020.

S’il existe effectivement des points communs entre ces deux virus, ce ne sont pas ceux qui semblent les plus évidents, comme vous pouvez le découvrir dans notre vidéo en tête d’article. En réalité, il y a d’abord des différences très nettes. D’abord parce que le Sars-Cov2 était un nouveau virus alors que la variole du singe est connue depuis les années 50 et circule activement en Afrique.

Le consensus scientifique estime que la variole du singe, qui passe régulièrement du rongeur à l’homme, est peu transmissible entre humains, ce qui explique l’apparition régulière de foyers, puis leur disparition. Dans un rapport publié ce lundi 23 mai, le Centre européen de prévention des maladies estime que le risque posé en Europe par la variole du singe reste “faible” en population générale.

Deux causes possibles à ces foyers multiples
Les points communs avec le coronavirus se trouvent ailleurs. Le premier, c’est que nous sommes aujourd’hui dans une zone d’ombre, avec une situation inédite : une multiplication des cas dans différents pays où la variole du singe ne circule normalement pas.

Deux causes possibles. La première, c’est qu’un événement particulier a permis au virus d’infecter de nombreuses personnes qui vont ensuite possiblement infecter quelques individus. Ce sont les fameux ”événements super-propagateurs”. Il est également possible que le virus de la variole du singe ait muté pour devenir plus transmissible entre humains.

Ces deux explications ne sont d’ailleurs pas excluantes et des débuts de réponses devraient poindre dans les semaines, voire les jours à venir. Déjà, une dizaine de séquences du génome de la variole du singe ont été séquences au Portugal, ainsi qu’une aux États-Unis.


Dans une analyse encore partielle, les auteurs de ces séquençages notent qu’il y a très peu de divergence génétique entre les génomes séquencés sur les différents patients, un indice de plus pour l’événement super-propagateur.

Séquençage en cours
Les auteurs rappellent également que selon leur analyse partielle (qui peut donc changer dans les jours à venir), le nombre de mutations présentes par rapport aux autres séquençages de la variole du singe réalisés par le passé est anormalement élevé.

Il faudra d’autres séquençages pour confirmer ces différentes pistes et, surtout, des analyses plus fouillées pour mieux comprendre si ces mutations ont pu avoir un impact sur la transmission du virus, ce qui reste pour le moment à démontrer.

Quoi qu’il en soit, l’OMS estime que “c’est une situation qui peut être contrôlée, particulièrement dans les pays où nous voyons cette épidémie se produire en Europe”, a déclaré Maria Van Kerkhove, en charge de la lutte contre le Covid-19 à l’OMS mais aussi des maladies émergentes et zoonoses.

En effet, la variole du singe se transmet plutôt après l’apparition des symptômes et le temps d’incubation est relativement important. Deux éléments qui permettent normalement de casser les chaînes de transmission efficacement avec un isolement et une vaccination des cas contacts.

Auteur: MANZI
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