Le ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel et le ministre rwandais des Affaires étrangères Vincent Biruta à Kigali, Rwanda, le 14 avril 2022. REUTERS/Jean Bizimana
Le partenariat Rwanda-Royaume-Uni pour la migration et le développement économique prévoit que les migrants qui sont entrés ou ont cherché à entrer illégalement au Royaume-Uni, seront transférés au Rwanda. Une fois au Rwanda, les arrivants passeront par le processus de demande d’asile ou d’immigration.
Ceux qui ne souhaitent pas rester au Rwanda auront toutes les facilités qui consistent, soit à retourner dans leur pays d’origine, soit à choisir un pays tiers.
Ceux qui choisissent de rester au Rwanda seront accueillis au sein de la communauté rwandaise, affirme le gouvernement. Le Rwanda n’a pas de politique de détention pour les migrants ou les réfugiés, comme beaucoup des pays occidentaux le fait. Les nouveaux arrivants seront installés au sein de la communauté ; contrairement de ce que certains avaient affirmé, au Rwanda, ces migrants ne vont pas subir les désagréments de la vie des camps des refugiés.
« Dès le premier jour, les migrants se verront proposer des investissements en capital humain, en fonction de leurs compétences et leurs capacités ainsi que leurs objectifs. Cela comprend… la formation de perfectionnement, la formation linguistique, l’enseignement supérieur, ainsi que les soins de santé et la protection sociale », a indiqué le représentant du gouvernement dans un communiqué. Les nouveaux arrivants seront en effet invités à faire partie de la communauté rwandaise.
L’accord, dont la durée initiale est de cinq ans, est complexe et coûteux. Il constituera un poids supplémentaire dans l’offre et la demande aux infrastructures sociales du Rwanda et au système de protection sociale qui est encore à ses débuts dans le pays. Pour faire face à ces coûts, le Royaume-Uni a accepté de le financer à hauteur de 120 millions de livres sterling.
Le financement fera partie du Fonds de transformation et d’intégration économiques du Rwanda et bénéficiera à la fois aux Rwandais et aux migrants.
Alors que l’exercice est universellement considéré presque entièrement du point de vue du Royaume-Uni, l’initiative était en fait un partenariat égal entre le gouvernement britannique et le gouvernement rwandais. Bon nombre de ses composantes, principalement l’intégration des migrants dans la communauté, ont été initiées par le Rwanda.
L’approche du Rwanda vis-à-vis de l’accord repose sur une politique consistant à ne jamais renvoyer quiconque cherche refuge. En tant que peuple qui, à une époque récente, faisait parti du plus grand nombre des réfugiés dans le monde, le Rwanda sera toujours le pays qui aura la sensibilité de comprendre et surtout d’aider ceux qui souffrent et qui cherchent un refuge et une protection ailleurs.
Le pays considère également que l’accord remplit non seulement les obligations internationales du Rwanda, mais aussi la responsabilité de l’Afrique de répondre humainement à la crise mondiale de la migration.
« Relever le défi migratoire est une responsabilité partagée entre l’Afrique, l’Europe et la communauté internationale. Chaque jeune africain ou migrant venu d’ailleurs devrait pouvoir mener une vie digne, productive et sûre sur le continent africain », déclare le gouvernement.
Le pays accueille actuellement environ 130 000 réfugiés non seulement de la région des Grands Lacs, mais aussi d’Afghanistan, de Libye et d’Ukrainiens récemment déplacés. Le Rwanda donne aux réfugiés le droit automatique de travailler, de créer des entreprises et d’accéder à tous les services disponibles pour tous rwandais ordinaires.
Lors de la conférence de presse annonçant l’accord, la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a précisé que l’une des raisons du Royaume-Uni pour conclure l’accord avec le Rwanda, est à cause de la politique que ce pays mène en faveur des réfugiés. Elle a également tenu à souligner que l’initiative était un accord de partenariat bilatéral, qui ne devrait pas être considéré comme le Royaume-Uni se débarrassant simplement des migrants au Rwanda.
« Aujourd’hui, notre approche, en tant que deux pays tournés vers l’extérieur, a abouti à la signature d’un nouveau partenariat international, qui est une première… un partenariat de migration et de développement économique, avec le pays du Rwanda et le Royaume-Uni… C’est le premier en partenariat de qualité, car nous dialoguons, depuis plus de neuf mois. Le Rwanda a une histoire unique, en termes de réfugiés et en particulier de leur réinstallation », déclare Patel.
« Mais avant tout, le Rwanda est un pays sûr et sécurisé, avec un respect de l’État de droit, et clairement, un éventail d’institutions qui ont évolué et se sont développées au fil du temps. Et avec cela, le Rwanda a acquis des connaissances et expériences qui lui ont permis actuellement la réinstallation de près de 130 000 réfugiés qui sont en provenance de plusieurs pays »
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L’accord ne couvrira que les migrants que la Grande-Bretagne identifie comme étant entrés illégalement dans le pays, dont la plupart sont déjà en détention. S’ils ne souhaitent pas être réinstallés au Rwanda, ils auront toutes les voies légales normales pour faire appel contre le transfert. Si l’appel échoue cependant, leurs options se limiteront soit à être renvoyés dans le premier pays sûr dans lequel ils ont atterri, soit à migrer vers le Rwanda ou à retourner dans leur pays d’origine.
Alors que le Royaume-Uni fait face à des critiques quasi universelles pour cet accord, au Rwanda, il est considéré comme « l’engagement du pays en faveur de la pleine intégration sociale et économique des demandeurs d’asile et des réfugiés, qui font partie de notre vision du développement économique » selon le ministère des Affaires étrangères.
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