Le Festival du film francophone d’Angoulême aura lieu du 23 au 28 août 2022.
Parmi les cinématographies africaines, il en est une dont on ne doutait pas de l’ingéniosité Rwanda. Après le Génocide des Tutsi, qui fit entre 800 000 et 1 million de morts au printemps 1994, le cinéma fut pourtant un mode d’expression artistique privilégié pour mettre en images les maux de la tragédie et panser les plaies. C’est cette production multiple et méconnue que 15e édition Festival du film francophone d’Angoulême événements importants du 23 au 28 août.
Le rendez-vous des cinéphiles en Charente, en dehors de la compétition et des autres sections, offre un panorama rare réalisé en collaboration avec l’Institut Français de Kigali. Après avoir rendu hommage à la Tunisie en 2011, le Burkina Faso en 2014 ou encore l’Algérie en 2021 Angoulême propose une sélection riche et abondante de dix longs métrages et de cinq courts métrages, qui témoigne : “la formidable résilience d’un pays tourné vers l’avenir.”selon Marie-France Brier, co-fondatrice du festival avec la productrice Dominique Besnehard.
Tous deux se sont rendus à Kigali en mai, répondant à l’invitation de l’auteur du roman, Gaël Faye. Petit pays (Grassett, 2016) et co-réalisateur du documentaire, Rwanda. silence des motsdiffusé en avril sur Arte. “C’est important de sentir la terre quand on lui rend hommage”dit Mmoi Ronce. Sur le site, le producteur dit avoir été inspiré “la créativité absolue qui anime la société rwandaise”.
L’œuvre qui résume le mieux l’esprit animé par les deux co-fondatrices du festival qui sera projeté à Angoulême est sans doute le film de Sonia Rolland. Née dans la capitale rwandaise, l’ancienne Miss France devenue actrice et réalisatrice sort son premier documentaire en 2014 au titre éloquent. Rwanda : du chaos au miracle.
“La sélection va du regard extérieur des cinéastes étrangers au regard intérieur sur l’histoire du génocide, mais aussi la situation actuelle et l’avenir. En bref, il comble le fossé entre les atrocités de 1994 et celles de demain.”résume l’ancienne journaliste de RFI Kathryn Reuel.
« La vraie liberté de célébration et d’expression »
Le grand spécialiste du cinéma africain, qui présentera chacun des films au public d’Anguum et accueillera les équipes invitées, confie son charme particulier aux cinéastes est-africains. “Dans le septième art, ils sortent sans ancêtre, avec des autodictées. Ils disposent ainsi d’une réelle liberté de ton et d’expression, sans limite à leur imagination.analyse-t-il, citant le Kenya et le cinéma comme exemples Rafiki (2018). La version lesbienne Roméo et JulietteRéalisé par Vanuri Kahiu, cet hymne à l’amour a fait forte impression dans la section Attitude Incertaine du Festival de Cannes.
Au Pays des Mille Collines, cette audace et cette modernité sont particulièrement marquées Givre de Neptune, de Saul Williams et Anisia Uzeiman. Présentée à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2021, mais pas encore sortie dans les salles françaises, cette coproduction américano-rwandaise est une romance musicale de science-fiction qui suit la relation entre un cyberpirate non sexiste et un mineur de Coltan ; un minéral utilisé dans la production d’équipements électroniques. Et un court métrage ? ItsyashaPar Marie-Clémentine Dusabéjambo, elle promeut également l’acceptation de la différence en axant son propos sur les personnes intersexuées.
Angoulême, devenu un incontournable du paysage des festivals de cinéma en France, reste tourné vers l’Afrique. Pour sa sortie en 2023, il rendra hommage à une autre cinématographie du continent : le Maroc.
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