La délégation suisse lors de la Session de l’assemblée parlementaire de la Francophonie avec Charles Juillard, en bas au centre.
Une délégation jurassienne, composée de Pierre-André Comte, Claude Schlüchter, Quentin Haas et Fabien Kohler, et une autre représentant la Confédération ont participé du 5 au 10 juillet au Rwanda à la Session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). Le Bruntrutain Charles Juillard, conseiller aux États, emmenait la députation fédérale.
Promouvoir le rôle des parlementaires
Les 56 membres de l’APF sont des États ou communautés dont le français est soit une langue officielle, soit une langue d’administration ou alors une langue d’usage courant. En plus des pays francophones, comme la France, la Côte d’Ivoire ou Haïti, des régions y sont aussi représentées, à l’image des cantons du Jura, de Vaud et du Valais — les trois cantons suisses membres — ainsi que du Québec, de la Vallée d’Aoste ou encore de la Wallonie.
Un des objectifs de l’APF est de promouvoir le rôle international des parlementaires et de représenter auprès des instances de la Francophonie les intérêts des peuples.
Organisée à Kigali, la capitale du Rwanda, la 47e Session de l’APF est notamment revenue sur le rôle que doivent jouer les parlements pour une paix durable, bien qu’ils soient tributaires de l’État.
Comment gérer une crise ?
Avant la session, les délégations proposent au Bureau de l’APF un rapport sur un thème qui est ensuite présenté devant l’assemblée. La Suisse a préparé un rapport sur le rôle du parlement dans la gestion de crise, comme le Covid. Charles Juillard, président de la délégation helvétique, était le porteur du projet avec le Genevois Nicolas Walder. « On a créé un rapport en se renseignant sur les méthodes de la Suisse et d’autres pays francophones lors de crises. Puis, avec les échantillons récoltés, on a établi des recommandations pour les différents parlements, explique le parlementaire fédéral ajoulot. Certains États nous ont rapidement donné des retours positifs sur les recommandations. Même certains pays qui n’ont pas répondu nous ont montré leur reconnaissance », indique-t-il.
« Un parlement a un rôle de législateur. »
Parmi les conseils donnés, il figure que lorsque l’état d’urgence est décrété, le parlement doit être en accord avec cette décision ou même la déclarer lui-même. Il doit aussi pouvoir continuer d’exercer ses tâches durant la crise. « Un parlement a un rôle de législateur et doit exercer un contrôle sur l’autorité supérieure qu’est le gouvernement, poursuit Charles Juillard. Dans certains pays, il est parfois tentant de renverser l’ordre constitutionnel et de basculer dans le totalitarisme lors de crises. Il faut éviter cela », avertit le conseiller aux États. Une autre recommandation du rapport pour les parlements est de prendre des mesures en temps normal pour les appliquer en cas de crises afin de ne pas être surpris.
Une reconstruction remarquable
Sur la scène internationale, le Rwanda est tristement connu pour le génocide des Tutsis, qui a causé la mort de centaines de milliers de personnes en 1994. Les parlementaires ont eu l’occasion de visiter le Mémorial du massacre, où ils ont pu découvrir des témoignages. « Ce pays a fait preuve d’une résilience incroyable, souligne Charles Juillard. En seulement 28 ans, il y a eu processus de réconciliation et de reconstruction du Rwanda. C’est remarquable que ça se soit déroulé presque dans la foulée de ces massacres. »
Aujourd’hui, ce pays de l’Afrique de l’Est est stable et son niveau économique ne fait qu’augmenter. Charles Juillard a aussi visité un projet de formation duale, dans une fabrique de motos électriques, soutenue par la Direction du développement et de la coopération (DDC), l’organe du Département fédéral des affaires étrangères en charge de la coopération internationale.
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