Tant dans le milieu politique congolais que diplomatique, Salomon Kalonda Della est qualifié de « prisonnier personnel de Félix Tshisekedi » Par Adrien Seyes
Arrêté brutalement le 30 mai dernier sur ordre direct de Félix Tshisekedi, Salomon Kalonda Della, le bras droit de Moïse Katumbi, est désormais entre les mains d’un magistrat instructeur, le colonel Willy Lukusa, à l’Auditorat militaire.
Willy Lukusa est confronté aux mêmes difficultés que le général Christian Ndaywel à la Demiap : l’absence de preuves pour étayer les accusations de collusion avec le Rwanda à laquelle la Présidence congolaise tient par-dessus tout.
Pour combler ce vide, Tshisekedi et son entourage sont prêts à tout, en particulier à faire fabriquer des preuves ou susciter des témoignages à charge. Sans succès jusqu’à présent. Revue rapide (et non exhaustive) de quelques-unes de ces tentatives.
Le pistolet Jericho du garde du corps d’Augustin Matata Ponyo.
Au tout départ, pour tenter de justifier l’arrestation de M. Kalonda Della, ses accusateurs lui ont reproché d’avoir retrouvé sur lui une arme à feu. Un pistolet Jericho en l’occurrence. Bien mal leur en a pris. Cette accusation, la première d’une longue série, a rapidement été démontée par Augustin Matata Ponyo en personne.
« Le pistolet Jericho attribué faussement à Mr Salomon Kalonda, collaborateur de Moïse Katumbi, appartenait plutôt à mon garde du corps qui l’avait reçu en bonne et due forme de la Police depuis que j’étais Premier ministre. Cette arme a été perdue le 25 mai le jour du sit-in », a indiqué l’ancien premier ministre sur son compte Twitter le 7 juin dernier. Pour le pouvoir congolais, c’est un premier revers. Un affront même. Il y en aura d’autres.
Les révélations (très) détaillées de Michel Mokaria. Cet ancien coordonnateur provincial des jeunes katumbistes au Nord-Kivu, resté fidèle à Muhindo Nzangi quand celui-ci a décidé de rester dans l’Union Sacrée, explique avec force détails, dans une vidéo diffusée sur le compte Twitter de Stanys Bujakera, correspondant entre autres de Jeune Afrique en RDC, avoir été approché en octobre et décembre par l’une de ses connaissances, un certain Joël Malembe, pour faire de fausses déclarations attestant de l’existence supposée de liens entre Salomon Kalonda Della et le M23 (voir la vidéo).
Le Coffre-fort de Lubumbashi.
Face à cette série d’échecs pour tenter de remplir un dossier désespérément vide, la Présidence de la RDC et les services de renseignement ne désarment pas. La prochaine tentative pourrait être constituée par le coffre-fort, récupéré par la Demiap dans la résidence de Salomon Kalonda Della lors de la « perquisition » menée le 8 juin dernier dans sa résidence lushoise et emmené depuis – loin de tous les regards… – à Kinshasa.
Ce mardi 13 juin, lors de sa seconde audition à l’Auditorat militaire, Salomon Kalonda Della a exigé que celui-ci, si tant est qu’il n’est pas déjà été forcé, soit ouvert en sa présence et celle de ses avocats. Ces derniers jours, des fuites au sein des services de sécurité ont fait part de l’intention de glisser dans ce coffre des éléments compromettants. En clair « de fausses grossièrement fabriquées », pour reprendre les termes d’un des avocats de M. Kalonda.
Une hypothèse plus que plausible tant dans ce dossier, politiquement stratégique pour Félix Tshisekedi, le pouvoir semble prêt à faire preuve d’une imagination sans borne.
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