Les forces du M23 ont quitté ce vendredi la localité de Kibumba situé à 20 kilomètres de Goma chef lieu de la province du Nord-Kivu. Ce retrait fait suite aux réunions tenues entre ce groupe armé d’un côté et de l’autre la force régionale de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est et le mécanisme de vérification ad hoc du processus de Luanda le 12 et le 22 décembre.
Le M23 a annoncé dans un communiqué, signé le 23 décembre par le porte-parole politique du mouvement, Lawrence Kanyuka, qu’il se retirait de ses positions de Kibumba. Située à une vingtaine de kilomètres de Goma, cette localité était passée sous le contrôle des rebelles à l’issue de leur dernière offensive, débutée le 20 octobre.
Une cérémonie a d’ailleurs eu lieu en compagnie, entre autres, du général Jeff Nyagah, commandant de la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC, en anglais), qui doit prendre le contrôle de cette zone.
Réunion à Dar es-Salaam
Le retrait du M23 des positions dont il a réussi à prendre le contrôle depuis le début du conflit est l’une des exigences du sommet qui s’est tenu à Luanda le 23 novembre. À l’issue de ce conclave entre chefs d’État parties prenantes aux processus de médiation de Luanda et de Nairobi, un ultimatum de deux jours avait été imposé aux rebelles pour qu’ils quittent la zone.
En cas de non-respect de ces engagements, les participants au sommet de Luanda avaient aussi agité la menace d’une intervention de la force régionale, dont le difficile déploiement se poursuit à Goma, sous le commandement kényan. Un mois plus tard, il n’y avait pourtant eu ni retrait du M23, ni intervention de la force régionale.
Les tractations se sont néanmoins poursuivies en coulisses et le sujet a été remis sur la table à Washington le 14 décembre, lors d’une réunion à laquelle Paul Kagame, Évariste Ndayishimiye, William Ruto, João Lourenço, Samia Suluhu et Yoweri Museveni ont participé. Félix Tshisekedi n’y a pas pris part. Une absence surprenante, due, selon l’entourage de ce dernier, à un conflit de calendrier. Le président congolais se trouvait en effet à la Maison blanche, où il était reçu par Joe Biden.
Il a échangé le lendemain avec ses homologues angolais et burundais afin de débriefer la réunion. Selon un proche du président congolais, Félix Tshisekedi leur a rappelé son hostilité à ouvrir un dialogue direct avec le M23. Ces tractations doivent notamment servir à éviter un affrontement entre les rebelles et la force régionale de l’EAC, réticente à franchir ce cap.
Les lignes ont toutefois commencé à bouger. Selon nos informations, une réunion des chefs d’état-major des pays membres de la force régionale s’est tenue en toute discrétion à Dar es-Salaam, dans la foulée de ce conclave de Washington. Pendant deux jours, les 15 et 16 décembre, ces derniers ont notamment échangé autour d’une révision du calendrier de retrait des rebelles.
Ils se sont, selon plusieurs sources impliquées dans le processus, entendus sur la date du 15 janvier pour que le M23 se retire jusque dans ses positions initiales du mont Sabyinyo, du côté congolais. Il s’agit de celles que le mouvement occupait avant la reprise du conflit.
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