D’anciens hauts responsables du Mossad ont qualifié la conduite de Yossi Cohen de « folie » après trois voyages au Congo au nom d’Israël à des fins problématiques dont la publication est interdite, indique le site d’informations « The Marker », précisant que les visites n’ont pas été coordonnées avec le gouvernement congolais et se sont terminées par son expulsion.
Selon Bloomberg News, rappelle « The Marker », Yossi Cohen, patron du Mossad de 2016 à 2021, s’est rendu trois fois en RDC, accompagné du milliardaire Dan Gertler, un homme d’affaires « soupçonné par les autorités britanniques d’avoir versé un énorme pot de vin de 360 millions de dollars en échange de droits miniers au Congo ».
Au cours de chacune de ses visites, indique The Marker, Yossi Cohen a rencontré le président congolais, Félix Tshisekedi. « Ses visites au Congo ont été une surprise pour Tshisekedi, qui a été choqué de découvrir que le chef d’une agence de renseignement étrangère était dans son pays sans invitation officielle ou avertissement préalable », explique haaretz.com.
Lors de sa première rencontre avec le chef de l’État, en présence de plusieurs de ses assistants ainsi que Gertler, indique-t-on, Yossi Cohen aurait proposé son aide sur diverses questions, comme l’obtention de technologies de défense.
Le 10 octobre 2019, selonn Haaretz, Yossi Cohen a effectué sa deuxième visite en RDC. « Ce jour-là, Tshisekedi s’envole dans son avion présidentiel de la ville de Goma, dans l’est du pays, vers la capitale, Kinshasa. Peu après son décollage, un autre avion de son entourage a également décollé mais s’est écrasé peu après. Selon divers rapports, le chauffeur du président, plusieurs employés du bureau du président et quelques soldats se trouvaient à bord de cet avion. Personne n’a survécu au crash, selon ces rapports », rapporte le site israélien.
Crainte d’un coup d’État
Après la deuxième rencontre de Cohen avec le président de la République, et en raison de ses liens avec l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, note « The Marker », l’entourage de Félix Tshisekedi est devenu suspicieux quant aux motivations du chef du Mossad de l’époque. « Certains des assistants de Tshisekedi ont même exprimé la crainte que Cohen aide Kabila à acquérir des armes pour une tentative de coup d’État », fait savoir le site israélien.
Quelques semaines plus tard, poursuit Haaretz, Yossi Cohen a effectué son troisième voyage au Congo, cette fois à la tête d’une plus grande délégation. Une fois de plus, il a tenu une réunion imprévue avec Félix Tshisekedi et certains membres de son cabinet dans le bureau de ce dernier à Kinshasa. « Cohen a une fois de plus parlé en slogans vagues de la coopération entre les pays. Mais Tshisekedi était à bout de patience. À un moment donné, il a demandé à son personnel de quitter la pièce pour qu’il puisse être seul avec Cohen. À la fin de leur brève conversation, Cohen a reçu l’ordre de se rendre directement à l’aéroport, escorté par les forces de sécurité locales, de quitter le pays et de ne pas revenir. Le chef du Mossad a donc été effectivement expulsé – une mesure sans précédent et humiliante – après une série de rencontres non programmées », indique haaretz.com.
Pour le site israélien, le but des voyages de Yossi Cohen et de Dan Gertler en RDC reste un mystère à ce jour. Mais ce qui a été rapporté précédemment, poursuit le site, c’est qu’après ces événements, Yossi Cohen et l’ambassadeur d’Israël à Washington à l’époque, Ron Dermer, ont fait pression sur l’administration Trump – et en particulier sur le secrétaire au Trésor de l’époque, Steven Mnuchin – pour suspendre les sanctions imposées à Gertler et à ses entreprises. « Cinq jours avant la fin du mandat du président Donald Trump en janvier 2021, les sanctions ont effectivement été suspendues ». Mais, la suspension de ces sanctions a été révoquée par l’actuelle secrétaire au Trésor, Janet Yellen, quelques semaines seulement après son entrée en fonction.
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