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AFRIQUE DU SUD : APRÈS LE MANDAT DE MANDELA, « TOUT EST PARTI EN SUCETTE »

Herman Mashaba, leader d’un petit parti d’opposition, s’est allié au premier parti d’opposition d’Afrique du Sud, espère que les prochaines élections vont « sauver » le pays dirigé depuis 30 ans par l’ANC. Par AFP

Les élections prévues fin mai en Afrique du Sud doivent « sauver » le pays et mettre fin à 30 ans de règne sans partage de l’ANC, un parti « corrompu, indifférent et antipatriotique », a accusé lundi Herman Mashaba, 64 ans, leader d’un petit parti d’opposition.

Après des décennies d’apartheid, l’ancien parti de Nelson Mandela a imposé sa « brutalité », notamment à la population noire, en lui imposant de « rester pauvre et sans éducation » mais aussi en permettant le délabrement des infrastructures et en laissant courir une criminalité monstre, a accusé l’ancien maire de Johannesburg dans un entretien avec l’AFP.

Johannesburg « est devenue un bidonville »

Difficile pour lui de trouver quoi que ce soit de positif au bilan du Congrès national africain (ANC), excepté le premier mandat, rempli par Mandela (1994-1999), qu’il qualifie de « miraculeux ». Ensuite, « tout est parti en sucette », selon lui, chacun de ses successeurs n’ayant fait qu’enfoncer un peu plus le pays, jusqu’au président actuel, Cyril Ramaphosa, qu’il juge être le « pire » d’entre eux.

L’éclairage public, les transports publics, l’état des routes, l’éducation comme l’accès à l’eau ou l’électricité ont été délaissés par le pouvoir, liste Herman Mashaba, à la tête du parti Action SA. Ce libéral convaincu dénonce le « communisme » du parti au pouvoir, qui a mis en place un droit du travail « draconien » ne permettant pas aux entreprises de s’épanouir ainsi qu’une politique avantageant les entreprises noires qui a « seulement créé des oligarques et enrichi quelques cadres de l’ANC ».

En trente ans, Johannesburg, la capitale économique du pays, « est devenue un bidonville », ajoute-t-il, accusant l’ANC d’avoir laissé des squats s’installer, « privant les pauvres de leur dignité ».

Xénophobie assumée

Régulièrement accusé de xénophobie, notamment vis-à-vis des immigrés de pays voisins attirés par la première puissance industrielle du continent, Herman Mashaba assume. Il affirme qu’il ne demandera « pardon à personne pour sa dénonciation de l’immigration illégale » alors que d’autres partis passent cette question « sous silence ».

« Ils viennent ici illégalement ? Je peux vous dire qu’ils ne sont pas les bienvenus », dit-il, accusant cette population d’alimenter l’une des criminalités les plus alarmantes au monde.

Une alliance qui met l’ANC en danger

Son parti s’est allié au premier parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), avec d’autres petits partis pour évincer l’ANC, qui pourrait perdre sa majorité absolue, selon différents sondages.

Les quelque 27,5 millions de Sud-Africains inscrits doivent voter le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui désignera ensuite le prochain président.

Auteur: MANZI
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