C’est homme est recherché par la Justice rwandaise et l’Interpol, pour le crime de crimes.
Depuis les révélations de Mediapart, Aloys Ntiwiragabo est visé par une instruction judiciaire pour
« crime contre l’humanité ». Reparti en cavale, il garde son culot : il a en effet porté plainte contre la journaliste Maria Malagardis pour « injures publiques », et c’est ce dossier qui doit être jugé ce 19 janvier.
Le 19 janvier à 13h30, au tribunal de Paris (porte de Clichy), a lieu un procès inhabituel à plus d’un titre : un Rwandais suspecté d’avoir une responsabilité personnelle dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 et actuellement en cavale en France tente de faire taire une journaliste scandalisée par la bienveillance des autorités françaises à son égard.
Aloys Ntiwiragabo fait partie du premier cercle des extrémistes hutus rwandais, dont beaucoup échappent encore aux poursuites en justice pour leur rôle lors du génocide des Tutsis, en 1994. Lui était alors chef du renseignement militaire. Il a ensuite créé un groupe armé de reconquête du Rwanda, qui sévit encore aujourd’hui dans l’est de la République démocratique du Congo. Il est recherché par le Rwanda et Interpol.
Depuis 1994, les pouvoirs politiques français successifs ont laissé des suspects de génocide de premier plan s’installer en France. La justice française tolère leur présence, en refusant systématiquement de les extrader contrairement à un nombre croissant de juridictions, tout en n’ayant pas les moyens de les juger dans des délais raisonnables.
La grande raison est surtout l’étroite collaboration entre l’administration militaire et politique de la France, avec l’élite de l’administration rwandaise d’avant 1994 qui a planifié et mis en exécution le génocide contre les Tutsi, en toute connaissance de la haute autorité française, avec son appui militaire, financier, politique et diplomatique.
C’est dans ce cadre, qu’après la victoire du Front patriotique contre ce gouvernement génocidaire, la France a exfiltré ces criminels, les cadres politiques et administratifs, les officiers militaires, dont Aloys Ntiwiragabo, ainsi que les membres du clergé et ils ont été mis sous la haute protection de l’autorité de la France.
C’est ainsi qu’après le rejet de sa candidature à l’asile, Aloys Ntiwiragabo est découvert à Orléans par Mediapart en juillet 2020. Chez les spécialistes, la stupeur est générale, et c’est cette surprise que commente la journaliste Maria Malagardis dans un tweet, où elle écrit : « Un nazi africain en France ? Quelqu’un va réagir ? ». Rien d’étonnant à cela.
Les historiens comme Jean-Pierre Chrétien montrent la filiation et les points communs entre l’antisémitisme et la propagande anti-Tutsis, entre la Shoah et l’extermination des Tutsis.
Depuis les révélations de Mediapart, Aloys Ntiwiragabo est visé par une instruction judiciaire pour
« crime contre l’humanité ». Reparti en cavale, il garde son culot : il a en effet porté plainte contre la journaliste Maria Malagardis pour « injures publiques », et c’est ce dossier qui doit être jugé ce 19 janvier.
La présomption d’innocence dont jouit Aloys Ntiwiragabo ne doit pas amener à tirer sur les messagers : Survie soutient Maria Malagardis et dénonce toutes les complicités, actives ou tacites, dont la diaspora des extrémistes hutus a bénéficié en France pendant un quart de siècle.
Rwanda podium se solidarise avec survie pour que le « plus jamais ça », cesse d’être un vide slogan et pour que justice soit faite pour tous les innocents, massacrés atrocement pour rien.
Il faut que le UBUMUNTU règne sur cette terre des hommes.
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