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LE MAL CONGOLAIS : Plus de 40 déplacés massacrés dans un camp par les rebelles .

Une nouvelle tuerie attribuée à une milice communautaire a fait au moins 46 morts, dont de nombreux enfants, dans la nuit du 11 au 12 juin, dans un camp de déplacés du nord-est de la RDC, région où les exactions contre les civils se multiplient.

Le général Germain Katanga (à droite), et ses miliciens de la Codeco en Ituri, le 1er septembre 2020. © ALEXIS HUGUET / AFP

Selon le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), réseau d’analystes basés dans l’est de la République démocratique du Congo, « au moins 46 civils ont été tués » dans le camp de déplacés de Lala, en territoire de Djugu, en Ituri, à la suite d’une « incursion des Codeco ».

Richard Dheda, responsable de la « chefferie » (entité administrative) de Bahema Badjere, où se trouve le camp attaqué, a lui aussi désigné des miliciens Codeco comme les auteurs de ce massacre. « Les miliciens ont attaqué dans la nuit, pendant que les gens dormaient », a-t-il précisé. « Ils ont commencé à tirer des coups de feu, beaucoup de gens sont morts brûlés dans leurs maisons, d’autres ont été tués à la machette », a raconté de son côté Désiré Malodra.

La Codeco (« Coopérative pour le développement du Congo ») est une milice affirmant protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema, défendus par une autre milice, les « Zaïre ». Après une décennie d’accalmie, le conflit entre Hema et Lendu a repris depuis fin 2017 en Ituri, provoquant la mort de milliers de civils et la fuite de plus d’un million et demi de personnes.

Par ailleurs, des sources locales ont signalé, le 12 juin, une nouvelle attaque de village attribuée aux ADF, rebelles affiliés au groupe État islamique, qui aurait fait au moins huit morts dimanche soir dans la province voisine du Nord-Kivu, à Kasindi, dans le territoire de Beni.

Dans l’est de la RDC, la Codeco et les ADF poursuivent eux aussi leurs offensives

En visite récemment en RDC, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de paix, s’était rendu dans un camp de déplacés en Ituri. À son retour à Kinshasa, il avait souligné que la force de l’ONU présente dans le pays depuis plus de 20 ans avait vocation à partir, mais que ce départ devait se faire de manière « graduelle et responsable ». Il y a des centaines de milliers de déplacés « protégés quasi exclusivement » par des Casques bleus, avait-il expliqué, estimant qu’un « vide sécuritaire » leur serait « fatal ».

Auteur: MANZI
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