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RDC : CORNEILLE NANGAA, LE COURAGE D’UNE REVOLUTION POUR LE DEVELOPPEMENT - .

Connu pour son expertise électorale de haut niveau sur le continent africain pour y avoir formé aussi bien des administrateurs des élections que des experts techniques sectoriels, Corneille Nangaa a géré le cycle électoral le plus mystérieux de la démocratie congolaise. Par D. Kumbungu de Diaspora News Magazine

Sa radicalisation politique et son déterminisme à faire feu de tout bois pour chasser Félix Tshisekedi du pouvoir à Kinshasa semblent avoir trouvé un échos plutôt favorable dans l’opinion congolaise. Ni la société civile ni les confessions religieuses n’ont ouvertement condamné la nouvelle entreprise de guerre de Corneille Nangaa, le président de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une méga plateforme politico-militaire qui regroupe jusqu’ici une dizaine de groupes armés et plusieurs partis politiques.

À Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, l’opinion publique se lasse du régime Tshisekedi. Les cinq années de gestion du deuxième pays le plus grand d’Afrique par le fils de l’opposant historique des années Mobutu (Etienne Tshisekedi) n’a malheureusement pas convaincu les congolais. Accumulation d’actes de détournements des deniers publics, erreurs de casting sur les dirigeants qui n’arrivent pas à imprimer une gestion exemplaire des institutions, durcissement de l’usage des services de sécurité et de police qui s’illustrent généralement par des actes de violation des droits humains et surtout, la mise en place d’un système judiciaire et électoral aux ordres du président Tshisekedi. Des faits auxquels s’ajoutent un dirigisme politique de la famille présidentielle vis-à-vis des citoyens et un certain complexe de supériorité des ressortissants de la province d’origine du chef de l’Etat par rapport aux autres communautés éthiques du pays.

La commission africaine pour la supervision des élections (Case), une organisation très critique à l’égard du régime Tshisekedi a saisi le sénat américain le jour de noël, affirmant craindre que “la proclamation des résultats électoraux fabriqués par le pouvoir de Tshisekedi vienne jeter de l’huile sur le feu en allumant la colère populaire”. La Case a appelé le gouvernement des États-Unus à mener des enquêtes sérieuses sur le processus électoral congolais ainsi que la non élection prouvée de Félix Tshisekedi et “d’envisager des sanctions à l’égard du président congolais, sa famille biologique, son gouvernement et leurs complices, pour fraudes électorales planifiées, répression des opposants, assassinats politiques (Cas Chérubin Okende), crimes économiques et discrimination tribale”, a souligné Simaro Ngongo, président de la Case.

Nangaa, le révolutionnaire

Connu pour son expertise électorale de haut niveau sur le continent africain pour y avoir formé aussi bien des administrateurs des élections que des experts techniques sectoriels, Corneille Nangaa a géré le cycle électoral le plus mystérieux de la démocratie congolaise.

La première alternance politique concrétisée en 2019 comporte des secrets politiques dont Nangaa est l’un des artisans. Il affirme régulièrement que cette passation des pouvoirs a été matérialisée à la faveur d’un accord politique entre les présidents entrant et sortant.

Entre les deux personnalités, Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, Nangaa a affronté des coulisses de négociations qu’il promet de coucher dans un ouvrage. Installer un président civil sur le fauteuil occupé 18 ans durant par un général-major, n’était pas une simple dissertation de routine. Nangaa avait un rôle étrangement énigmatique qui l’a mis sous les feux des pouvoirs, des puissances et de la Constitution.

Des arbitrages politiques, sécuritaires et diplomatiques les plus indéchiffrables. Il eut fallu de la sagesse, du courage et de la personnalité pour contenir une parade inédite. C’est cet homme-arbitre de la remise et reprise Kabila-Tshisekedi qui se dit aujourd’hui révolté par les égarements du président investi en 2019. Pour Nangaa, la démocratie congolaise a reflué et qu’il se sent éthiquement obligé de rendre à sa nation un nouvel équilibre politique. Cet équilibre passe inexorablement par le changement de régime impliquant coûte que coûte le renversement de Félix Tshisekedi.

Ses contacts avec les groupes armés

En tant que chef de la Commission électorale congolaise pendant 5 ans, après qu’il ait coordonné toutes ses structures techniques opérationnelles des processus successifs dix années auparavant, Corneille Nangaa était au cœur du système démocratique congolais, brassant entités et personnalités congolaises de tout bord. En face, il n’avait pas que des partis politiques, mais aussi des acteurs de la Société Civile, des chefs traditionnels et religieux ainsi que catégories sociales les plus défavorisées.

La gestion des élections impliquant une parfaite maîtrise des questions géopolitiques du pays, Nangaa était déjà à l’œuvre pour négocier des équilibres entre peuples et communautés des provinces sécuritairement troublées telles que le grand Kivu, la grande Orientale et le grand Katanga. Il a donc côtoyé des leaders communautaires et des groupes armés. Obligé de s’exiler en avril 2023, il est tout de suite apprécié pour ses tribunes tranchantes contre le président Félix Tshisekedi. Il s’attire solidarité et fanatisme chez les opposants parmi lesquels des leaders des mouvements politico-militaires. Son parcours, son courage et sa détermination pour une démocratie à stabiliser au Congo-Kinshasa, lui valent très rapidement des soutiens multiformes qui feront de lui le leader de référence de l’Alliance Fleuve Congo (Afc).

Un entrepreneur fermier avec une vision longtemps élaborée

Né le 9 juillet 1970, Corneille Nangaa Yobeluo est issu d’une famille royale Budu du Haut-Uélé. À ce titre, il jouissait d’un encrage social incontestable, disposant de vastes étendues de terres et des biens personnels certifiés.

Il lance la Ferme Abema de Gombari « FERAGOM » à Gombari, territoire de Watsa, comme première plantation de Maïs et d’horticulture (tomates, obergine, épinard, pastèque et autres…).

Il s’en suivra un vaste projet agricole de riziculture moderne et autre céréales dans une ferme agraire de plus de 23.000 hectares. Dans sa vision pharaonique pour la paix, la stabilité, la dignité et le développement de la RDC, Corneille Nangaa entend promouvoir l’accès de la population au crédit en allégeant les conditions y afférentes. Dans cet idéal, il encourage une législation attractive et incitative pour les investissements locaux et étrangers. Très concrètement, Nangaa veut démocratiser la nourriture, les soins de santé et une éducation de qualité. Sa vision de développement qu’il ne cesse de soumettre à l’appréciation de ses partenaires, occupe une place de choix dans la fondation de l’Afc.

Kagame, EAC et le M23

Le fonctionnaire international en gouvernance électorale ne cesse de répéter qu’il n’a jamais été “hypocrite” pour tenter de dissimuler ses convictions et ses réseaux. Corneille Nangaa s’assume aux côtés de la rébellion du M23 et du Twiraneho notamment, deux mouvements politico-militaires réputés proches du Rwanda et qui se défendent dans les deux provinces du Kivu entre autres pour la survie de leurs communautés.

Lors du lancement de sa plateforme à Nairobi le 15 décembre 2023, Corneille Nangaa avait clairement justifié son alliance avec les groupes armés : “Je peux vous dire que les mouvements rebelles qui pullulent au Congo aujourd’hui sont une création de Monsieur Tshisekedi en personne. Il a un accord signé avec la plupart de ces groupes armés, y compris le M23. Il ne respecte aucune parole donnée. Il signe des accords pêle-mêle et le tout aboutit au non-respect des actes. C’est l’une des raisons qui justifient la frustration qui est à la base de la création des groupes armés”, avait-il expliqué.

Pour Nangaa, Félix Tshisekedi se sert du Rwanda comme sujet de propagande sans revisiter ses engagements envers ce pays qu’il a lui-même invité en République Démocratique du Congo. Mêmes infirmités diplomatiques envers la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) dont les troupes ont été renvoyées dans leurs pays respectifs et la Monusco sommée de plier bagages.

Auteur: MANZI
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