Tshisekedi se permettant à haranguer le chef d’Etat-major kenyan, devant son président sur le rôle qui ne lui est pas assigné
En ce qui concerne la vision de cette force, la priorité était pour le moment donnée au processus politique et des négociations. Tandis que le vouloir de Kinshasa, se repose sur la force régionale pour éradiquer le M23 en priorité.
Kinshasa reproche à l’EACRF sa passivité face aux rebelles et continue de plaider en faveur d’un mandat offensif.
À Nairobi, un troisième calendrier a été élaboré, qui prévoit, encore une fois, un retrait des rebelles des terres conquises d’ici au 30 mars. Un nouveau découpage des zones d’opération de l’EACRF a aussi été effectué. La question du financement, en revanche, n’a pas été mentionnée dans le rapport final de la réunion. Elle est pourtant, au-delà des divergences stratégiques à propos du mandat de la force, l’un des problèmes récurrents de celle-ci.
Il faut préciser aussi que depuis son lancement en RDC, la force régionale pâtit d’un manque de budget. Alors que la Communauté d’Afrique de l’Est souhaite accélérer son déploiement, le personnel civil hausse le ton.
Si l’on se fie aux statuts de l’EACRF, chaque contingent est, en principe, censé se prendre en charge financièrement. Mais, étant donné les limites des États participants, le budget s’avère trop maigre pour le moment. Un problème qui affecte aussi bien les contingents militaires que le personnel civil. Une note interne, intitulée « Situation au quartier général de la force », que Jeune Afrique a pu consulter, relève « une démotivation [des] agents [civils] ».
Depuis l’installation du QG à Goma, « une cinquantaine des staffs civils, subdivisés en trois catégories (agents cadres, agents moyens et agents de propreté), ont été recrutés au fur et à mesure, en tant que personnel d’appoint », précise le document. Ces derniers affirment accuser des « arriérés de paiement » de plusieurs mois et s’en être plaints à plusieurs reprises aux responsables de la force, dont ils dénoncent le « mépris ».
« À l’issue de cette demande mal jugée par les responsables congolais au sein de l’EACRF, il a été révélé aux agents que bien qu’ils aient commencé à travailler à partir de juillet 2022 pour les uns, août et novembre 2022 pour les autres, les chefs d’état-major des forces armées des pays membres de l’EAC auraient décidé du 20 décembre 2022 comme date de début de la mission, jetant à l’eau par conséquent tous les efforts et sacrifices consentis jusqu’à ce jour par la cinquantaine d’agents civils de l’EACRF », détaille le texte. Lequel précise aussi que la question a par ailleurs été débattue lors de la réunion des experts budgétaires, début janvier, sans que cela ait été pris en compte dans le budget.
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a précisé que le paiement du personnel civil était de la responsabilité du secrétariat général de l’EAC, qui gère la force régionale, et avec lequel la RDC a des rapports tendus.
Lors d’une conférence de presse, le 13 février, le chef de la diplomatie congolaise a affirmé que la RDC avait fourni une « contribution substantielle » au budget de la force régionale, sans en préciser le montant exact, tout en ajoutant que le coût global s’élèverait à « pas moins de 100 millions de dollars pour six mois ».
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