Mine artisanale de Kawama à 50 km de Kolwezi. © Denise Maheho/RFI
Les militaires y sont toujours présents, ils perçoivent des taxes et sèment la terreur au sein de la population. Les organisations de la société civile exigent l’application de la mesure gouvernementale.
Le gouvernement provincial avait donné 48 heures aux militaires pour partir des sites miniers. Mais une dizaine de jours plus tard, les mines artisanales sont toujours occupées par les militaires qui obligent les mineurs artisanaux à leur verser des taxes avant de mener leurs activités. C’est le cas sur les sites de Shamitumba, de Sage, mais également dans le village de Kateketa, à environ 80 km de Lubumbashi.
« L’armée, à l’instar d’autres services, est dans les mines afin d’avoir sa part dans l’argent qui est produit par l’exploitation minière artisanale », explique Emmanuel Umpula, directeur de l’ONG Afrewatch basée à Lubumbashi.
Dans la province voisine du Lualaba, les mêmes problèmes se posent. Maitre Chadrac Mukad, porte-parole de la société civile Kolwezi : « Les militaires sont dans les carrières artisanales, soit pour garder des membres de la famille présidentielle, soit pour assurer la protection des Chinois et des Libanais. En plus, ils jouent le rôle d’intimidation et sèment la terreur. C’est ainsi qu’ils arrachent parfois des concessions qui reviennent aux simples Congolais. »
Ce qui n’est pas dit est qui est plus parlant !
Sous couvert de l’anonymat, un haut gradé de l’armée s’étonne que le gouvernement provincial ne pointe du doigt que des militaires. Pourtant, affirme-t-il, plusieurs ministres possèdent des carrés miniers et des centres de négoce de minerais dans le Haut-Katanga et dans le Lualaba.
Ce n’est pas un hasard que le Kivu et Ituri, provinces dans lesquelles il y a une forte concentration des rebelles, c’est en même temps un lieu de concentration des minerais dans le sous-sol. On comprendra pourquoi tous les hauts gradés des forces armées se bousculent pour y être postés.
Chose étonnante, même certains membres des forces des Nations unies en RDC, n’ont pas hésité à oublier leur mission de protection de la population, pour se livrer à ces actions mercantiles. Et tant que l’insécurité règne dans le pays, mieux tout le monde et à tous les niveaux en profitent. Sauf évidement la population qui reste la grande et seule victime.
Les échanges des mines et des informations stratégiques entre les rebelles a permis à des groupuscules des rebelles de se maintenir indéfiniment sur le terrain de batailles, malgré la présence des armées congolaise, malgré les forces du Sud-Soudan, d’Ouganda, du Burundi, du Kenya, sans compter 14000 milles soldats de l’ONU, dont les Tanzaniens, les Malawiens et les Sud Africains. Et les forces de la EAC, dont quatre pays sont présents et l’intervention possible de la Russie.
L’or de la région aveugle tout le monde qui s’enrichit scandaleusement, sauf la population, encore une fois qui est la victime de cette inconscience nationale et internationale, et le Rwanda qui, dans cette scénario, a été désigné d’office pour jouer le rôle du bouc-émissaire, pour que la RDC et ses dirigeants puissent expier leurs péchés, sans aucune répentance.
Mais s’en trop pour la population congolaise qui a commencé à se révolter contre leurs protecteurs, nationaux et onusiens qui ne protègent rien tout. La collaboration entre les forces de sécurité avec les rebelles qui pillent et massacres la population, sans oublier des génocidaires d’origine rwandaise, a conduit la RDC à s’éterniser dans les drames inhumains.
Le pays qui est doté des ressources humaines compétentes que beaucoup des pays africains n’ont pas, et qui possède des ressources naturelles scandaleusement immenses, il se dirige inexorablement vers le retard du développement socio-économique. Ce retard est voulu au niveau national et international, car ce qui se perd en RDC, n’est pas perdu pour tout le monde.
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