Un collectif d’avocats en charge de la défense des parties civiles appartenant aux communautés Banyamulenge, Tutsi congolais et Hema se disant victimes d’exactions organise mardi une conférence de presse à New York pour dénoncer une campagne de xénophobie à l’encontre de ces groupes ethniques, a annoncé l’avocat bruxellois Bernard Maingain.
Ce collectif a déposé en septembre 2021 une plainte de plusieurs centaines de pages concernant les exactions commises à l’encontre des membres de la communauté Banyamulenge dans la province de Sud-Kivu (est de la République démocratique du Congo).
« A ce jour, après plus d’une année, cette plainte n’est pas instruite par les autorités judiciaires de la RDC. Le procureur général de Bukavu a informé l’un des avocats membres du groupe de l’absence totale de moyen pour instruire la plainte. Un appui pour ce travail a été sollicité mais à ce jour aucune suite n’y a été réservée.
Dans l’intervalle, l’une des personnes concernées par la plainte, l’ancien ministre (du Développement rural) Justin Bitakwira, a fait l’objet de mesures restrictives décidées par le Conseil de l’Union européenne, mais il n’a jamais été inquiété en RDC où il continue à se livrer à des activités incitant à la violence », ont indiqué ces avocats dans un communiqué.
Selon eux, une plainte a été également déposée à Bruxelles en vue de viser les auteurs des messages de haine ayant un lien de rattachement avec la Belgique ainsi que les personnes résidant en Belgique et collectant des fonds dans le cadre d’opérations de financement de terrorisme au Congo, spécialement au bénéfice de la milice du général Yakutumba. Le parquet fédéral belge est le destinataire d’informations complémentaires concernant des auteurs de messages de haine ayant des liens étroits avec la Belgique.
« La même démarche de dénonciation de messages de haine va être menée auprès des autorités de poursuite dans divers pays européens et au Canada », ajoute le collectif.
Selon les avocats ; simultanément, quatorze premières plaintes pour incitation à la haine ethnique, assassinats, destructions de bétails, destructions de matériel, et torture sont déposées auprès des autorités judiciaires congolaises à Goma, Béni, Kindu, Bukavu et Kinshasa.
Ces plaintes visent diverses personnes, y compris des agents de l’État et membre des forces armées ainsi que des civils, qui ont un rôle actif et une responsabilité personnelle dans les faits constitutifs des crimes. Une plainte concerne un policier arrêté illégalement et victime de menace en raison de son identité ethnique de Tutsi. Une plainte concerne les autorités locales et les auteurs d’anthropophagie à Kalima.
Un ensemble d’autres plaintes sont en préparation pour être déposées prochainement, souligne le collectif.
La conférence de presse aura lieu mardi à 12h30 locales (18h30 HB) à l’association du barreau de New York. Elle pourra être suivie en ligne.
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